On était parties à Arleuf
retaper la petite maison
et par la même occasion
se faire la santé à neuf .
Et puis on en a profité
pour dire à Jean, notre stagiaire,
comment s'y prendre, comment faire
pour devenir un retraité :
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Paule et Lucile étaient déjà sur place.
Jean et moi, on avait quitté Paris le vendredi matin
et on se dirigeait vers la petite maison tout en admirant le paysage
Tout autour les plantes nous lançaient comme des invitations à les peindre .
Quand au milieu de toutes ces couleurs, jaillit la petite maison,
Aux portes bleues !
Paule et Lucile étaient en plein chantier.
Portes, fenêtres, tout devenait bleu, à cause d'un lot de peinture au prix allèchant.
Dans la maison, Paule se débattait avec la cuisinière.
Qui, comme on peut le voir, est en mauvais état .
On discute de changer la cuisinière.
Paule et Lucile sont allées voir pour en acheter une nouvelle.
Pour l'instant on réfléchit.
Pendant ce temps, le plafond s'abime car dans l'autre pièce, la cheminée est fissurée...
La cuisinère : trop chère.
La cheminée : pas vraiment bon marché.
Jean entreprend alors un autre chantier : pouvoir fermer la porte des cabinets...
Jean invente un système jamais vu ailleurs !
Pendant ce temps : je vais étaler du blanc et du bleu.
Sur la fenêtre il y a un nid de guêpes ; j'en profite ; elles sont de sortie.
Je peins aussi les planches à roulettes de la cuisine.
De temps en temps on fait des pauses.
Et c'est de la retraite qu'on cause:
Il faut prévenir Jean le stagiaire
qu'il ne soit pas dans la misère
Seul on n'a pas tellement envie
de préparer ce changement de vie
et il vaut mieux se faire aider
que de se faire engueuler
mais ce qui est le plus rageant
c'est ce que fait l'gouvernement
pour diminuer les retraites
(là j'ai pas trouvé de rime).
Bon, enfin pas beaucoup de sous, mais on profite de la vie !
Un petit café gourmand,
un bouquet de fleurs de champs,
et là on savoure la vie .
on oublie tous ses soucis
Le samedi soir, sur la vieille cuisinière toute cassée,
Paule nous prépare une tourte aux pommes de terres.
Annie Maratra est invitée.
Je m'inquiète en silence du repas du soir .
quelle surprise lorsque le plat sort du four !
la tourte est magnifique !
et excellente !
Le dimanche matin, c'est le moment des grands rangements
je décide de nettoyer la maison des souris,
c'est à dire la salle de bains.
Je vide leurs cabinets ( tous les casiers en bois)
elles ont tout grignoté
là où elles ont vu un chat
et là où le mot "chat" était écrit !
Elles ont aussi grignoté un carreau de la salle de bains !
mais pourquoi ? il n'y avait pas écrit "chat" !
Je nettoie tout, pour qu'elles recommencent à faire leurs crottes dans un endroit propre.
Voilà, c'est fait. Je suis désolée pour les araignées dont j'ai cassé la toile...
Depuis des années on raconte l'histoire de cette pendule ;
elle aurait été achetée dans une brocante.
On la déplace pour pouvoir s'assoir.
Mais pas du tout !
elle vient d'une poubelle !
seul le moteur est à garder !
On s'en défait à contre cœur, mais
Jean a un peu plus de place pour corriger des copies !
là-haut, Lucile met tout en l'air pour que les souris aient la place de gambader sur le parquet.
Voici l'heure des bilans :
planches à roulettes blanches, une poignée neuve à la cuisinière, une porte des toilettes qui ferme,
avec une petite flèche pour indiqué quand c'est occupé
Dehors,
une harmonie de couleur bleue
et une cuisinière en fonte bien alignée !
Il va falloir quitter la petite maison...
